En 2022, l’application chinoise TikTok s’est hissée au rang des applications sur lesquelles les internautes passent le plus de temps. Avec 1h47 par jour en moyenne, les mineurs qui y naviguent deviennent vite accros à ce flux continu de vidéos ultra-courtes et cela inquiète parfois les parents. Pour répondre aux critiques récurrentes sur son effet addictif chez les plus jeunes, TikTok a annoncé en mars 2023 de nouvelles fonctionnalités pour limiter leur temps de connexion.
Un état des lieux des usages de TikTok chez les mineurs
Selon une étude mondiale de Qustodio publiée en 2022, les mineurs passent 1h47 par jour sur TikTok, ce qui est beaucoup plus que tout autre appli. C’est également plus que la lecture le soir avant de dormir, qu’ils ont remplacée par cette navigation. Les parents craignent alors pour la concentration de leurs enfants, habitués au rythme ultra-rapide de l’appli. Dans les classes de première du Lycée, Chloé passe entre 1h30 et 2h par jour minimum sur TikTok. Elle déplore elle-même le caractère addictif de l’application : « On a du contenu qui nous correspond, qui nous plaît. Ça donne envie de rester sur la plateforme et d’en voir plus ». Elle ne serait pas la seule ainsi, puisque les internautes ont passé plus de temps sur TikTok qu’ sur toute autre application en 2022.
Une protection renforcée des mineurs sur le réseau social
Afin de protéger les plus jeunes, TikTok a mis en place un système d’avertissement : au bout d’une heure d’utilisation, les moins de 18 ans verront leur navigation interrompue et devront saisir un mot de passe pour continuer à regarder le site. Le service incite également les parents à modifier leurs paramètres afin de filtrer certains contenus et de contrôler leurs enfants. TikTok promet également de bloquer les liens des sites externes non agréés ou qui incitent à des comportements dangereux comme la consommation de drogues ou l’automutilation.
TikTok sous pression face aux critiques et aux dangers potentiels
Le réseau social TikTok est en effet la cible de nombreuses critiques, notamment à cause de ses contenus addictifs et du soupçon de transfert de données vers la Chine. D’ailleurs, à partir de mars 2023, son installation est interdite sur les appareils professionnels de l’Union européenne, du Parlement européen et des administrations françaises et danoises.
Pour endiguer ces critiques, certaines grandes marques multinationales telles que Nestlé, Unilever, PepsiCo et L’Oréal ont annoncé leur retrait de la plateforme en raison de la présence de contenus violents ou offensants.
Des vidéos utiles pour l’étude des animaux sauvages
Malgré les critiques dont il fait face, TikTok héberge des millions de vidéos mettant en scène des animaux domestiques et sauvages, ce qui représente une véritable mine d’or pour les éthologues. À titre d’exemple, une étude publiée récemment dans Conservation Society montre que des vidéos filmées par des bergers et agriculteurs tibétains permettent aux chercheurs d’avoir accès à des informations indispensables sur le plateau tibétain et sa faune.
Grâce à celles-ci, les scientifiques ont étudié les conflits entre humains et animaux sauvages et peuvent proposer des solutions adaptées. Ces possibles bénéfices obtenus grâce à TikTok doivent donc servir à redorer le blason d’une application controversée, tandis que la nouvelle politique de limitation du temps d’utilisation pour les mineurs permet de soulager les inquiétudes des parents et de protéger efficacement les plus jeunes.