Depuis le déconfinement en 2020, l’application TikTok a connu une croissance exponentielle qui la fait devenir incontournable. Elle compte 672 millions d’utilisateurs dans le monde et sa durée d’utilisation journalière est la plus élevée parmi les principaux réseaux sociaux.

95 minutes par jour, contre 38 minutes sur YouTube ou 54 minutes sur Instagram. Grâce à son algorithme « Pour Toi », TikTok propose des contenus qui correspondent aux goûts et intérêt de chaque utilisateur. Les vidéos peuvent être créées facilement grâce au téléphone. Elles sont courtes et captent ainsi rapidement l’attention des internautes. Les grandes marques ont rapidement compris l’intérêt de travailler avec cette plateforme pour toucher leurs jeunes publics. La Rosée a ainsi lancé une annonce pour recruter un alternant dédié à l’animation de son compte TikTok en 2020 et Carrefour a proposé un poste de chargé(e) de contenu web spécialisé(e) en 2022.

Des tendances dangereuses

Malheureusement, si certaines tendances sont positives et peuvent amuser les utilisateurs, d’autres peuvent être bien plus dangereuses. En 2021, le blackout challenge consistant à s’étouffer jusqu’à perdre conscience a conduit à plusieurs décès d’adolescents. Aujourd’hui, ce sont les vidéos du jeu de la cicatrice qui font fureur sur le réseau social. Le principe est simple : se pincer puis se tordre la peau du visage avec les doigts, le plus fort possible, pour y laisser des cicatrices. Bien que ces dernières ne soient pas permanentes, il existe un risque important de brûlures, d’infections et de cicatrices indélébiles. Interrogé par nos confrères de BFM TV, les porte-parole de TikTok ont indiqué ne pas considérer cette pratique comme un jeu dangereux, alors que le docteur Marie Jourdan, dermatologue et membre de la société française de dermatologie, invite les jeunes à se protéger. 

Mme Jourdan souligne que les jeunes veulent des marques transitoires, mais qu’il est difficile de régler la machine.

Une nouvelle politique à mettre en œuvre ?

Il semble donc primordial de sensibiliser les adolescents aux dangers de ce genre de jeu et aussi de rappeler les règles d’hygiène et de sécurité à adopter avant et après ce type de pratiques. Mais plus encore, il serait souhaitable pour TikTok de prendre en compte ses propres responsabilités. TikTok devrait ainsi mettre en œuvre une politique de modération plus stricte et plus rapide, notamment en supprimant immédiatement les contenus contraires à sa charte, et multiplier les campagnes de prévention pour informer ses utilisateurs et les inviter à faire preuve de responsabilité. De plus, d’ici 2023, il conviendra sans doute de surveiller l’impact que pourraient avoir les futures tendances sur le plan physique et psychique des utilisateurs, et de déterminer si la politique de modération actuellement mise en place par TikTok est suffisante ou s’il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires.

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